Il m'aura fallu trois mois avant de réussir à réécouter la musique de Sparklehorse... Comme dans le cas d'Elliott Smith, quelques années auparavant, le suicide de Mark Linkous, le 6 mars dernier, a été, pour moi et pour beaucoup d'autres, un véritable choc. La comparaison n'est pas anodine : dans les deux cas, il s'agissait de compositeurs/chanteurs qui avaient l'art de vous émouvoir comme peu de musiciens avec des chansons simples, fragiles et sans effets de manche. Tous les deux ont finalement sorti assez peu d'albums. Quatre seulement, en quatorze ans, dans le cas de Sparklehorse (si l'on exclut d'autres projets parallèles ou collaborations diverses), mais quatre merveilles, le plus beau étant sans doute le dernier Dreamt for light years in the belly of a mountain, sorti en 2006. Difficile d'en extraire une chanson en particulier, tant ce disque est génial du début à la fin, sans aucune baisse de niveau. En le réécoutant, aujourd'hui, chaque chanson me fait l'impression d'un classique. Dès les premières notes, l'émotion opère. Pourtant Mark Linkous n'en fait pas des tonnes, contrairement à d'autres braillards-tête à claque du style le chanteur de Muse (insupportable...). Il chante et joue tout en finesse, réussissant à chaque morceau le petit miracle de nous émerveiller un peu plus qu'au précédent. Tout ce dernier album se joue ainsi à un niveau d'intensité émotionnelle incroyable mais sans jamais sombrer dans l'emphase, la grandiloquence ou le lyrisme exacerbé. Trois notes de guitares suffisent, à chaque fois. C'est à ça que l'on reconnaît un songwriter d'exception, non ? Et assurément, Mark Linkous fut l'un des plus grands songwriters de ces dix dernières années... Non, vraiment, si vous ne connaissiez pas déjà, filez chez votre disquaire et écoutez ce disque en entier ! En attendant, voilà le morceau d'ouverture de ce disque magnifique, petit condensé de tout ce que savait faire ce groupe...
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