Bref, pour en rester là avec ces définitions générales, Lisbonne offre un cadre propice pour ce type de pratique. C'est d'abord dû à son architecture et à sa configuration géographique. On se perd avec bonheur dans ces petites rues étroites pavées, ces innombrables escaliers ou passages. On monte, on descend sans cesse dans cette succession de collines qui font le centre-ville sans plus savoir, à la longue, de quel côté on est venu et vers où l'on se dirige (j'y ai perdu tout sens de l'orientation comme cela ne m'était jamais arrivé depuis que je dérive dans diverses villes inconnues, me rendant compte à la longue que j'avais commencé à tourner en rond alors que je pensais m'être aventuré sur une nouvelle colline). Irrésistiblement, on est attiré par ces "miradouro", parcs en terrasses ou esplanades au sommet d'une colline et alors toute la ville est à nos pieds. Lisbonne est aussi une ville dont les quartiers du centre ont gardé une vie populaire. La journée, il est plaisant de suivre les discussions animées des personnes au milieu des rues ou de suivre un moment une petite vieille qui déambule dans la pente. Le soir, on croise des personnes qui cuisinent en plein milieu d'un escalier avant d'évacuer leurs restes directement en soulevant la grille d'égout. Et, à la nuit tombée, on s'immerge dans la foule qui envahit toutes les rues très chaudes du Barrio Alto (en slalomant, il faut bien l'avouer, entre divers types un peu bizarres qui vous proposent de la cocaïne ou autres substances illégales...) ou de l'Alfama - à moins que l'on ne s'écarte un instant et que l'on joue à se perdre dans des ruelles désertes. Alors, on perd tous repères. Parfois, on arpente des passages déserts où quelques jolis tags ornent les murs. D'autres fois, on dévale un escalier où seul traîne un petit chat. A un moment donné, je me suis retrouvé dans une zone un peu glauque. L'heure est au coupe-gorge ! Je remarque qu'un drôle de type s'est mis à me suivre et l'endroit n'est franchement pas rassurant, là, dans ce quartier abandonné. Je ne sais plus dans quelle direction je vais. Je m'égare dans les bas-fonds de Lisbonne où seuls traînent quelques paumés. Puis, finalement, je rejoins le Tage. Les eaux noires s'étirent à ma droite tandis que je traverse d'anciens docks déserts (où, parfois, un ancien hangar abandonné a été transformé en boîte de nuit). Puis, je retrouve les rues pavées du centre ville. Il est quatre heure du matin. Les oiseaux commencent déjà à chanter. Quelques clochards dorment sur le trottoir tandis que d'innombrables tessons de bouteilles jonchent la chaussée. Ca y est ! J'ai traversé la nuit...
Voici quelques photos qui restent de ces journées de dérives (cliquez dessus pour agrandir) :
J'espère que tu m'en raconteras davantage de vive voix ! Dommage que l'on prenne souvent pas le temps de dériver dans une ville...
RépondreSupprimerJe pourrai plus t'en parler samedi! Je suis aussi allé dans l'intérieur des terres (en prenant train et bus) et sur la côte pour une soirée arrosée au vinho verde (faut bien goûter les spécialités locales!), c'était super...
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