A ses débuts, au milieu des années 1990 (le groupe se forme à Paris en 93), la musique d'Ulan Bator était essentiellement instrumentale. Le trio parisien (formé autour d'Amaury Cambuzat et d'Olivier Manchion) proposait un post-rock sombre, nerveux et bruitiste. Avec les lyonnais de Bästard, on les présente souvent comme le pendant français de groupes de l'époque comme Slint ou Mogwaï. C'est progressivement que le chant est devenu une des composantes essentielles de leur musique, pour le meilleur (Végétale, Ego:Echo) ou pour le pire (Nouvel air). Intéressons nous au meilleur. "Santa Lucia" est extrait de l'album Ego:Echo, sorti en 2000 et produit par Michael Gira (du groupe Swans). Le morceau est en deux parties : tendu, explosif dans la première partie, il bascule brutalement vers un final menaçant parcouru de déflagrations électriques. "Pekisch Organ", tiré lui de l'album Végétale, est sûrement un des chefs d'oeuvre du groupe : un morceau qui, à lui tout seul, a plus d'idées, plus de variations et de couleurs que n'en ont certains albums en entier. La tension n'y cesse de monter. On en ressort les nerfs en pelotte, un peu groggy. Sûrement un de mes meilleurs souvenirs de concerts de l'époque... J'en garde le souvenir d'être un peu parti. Le groupe, aujourd'hui, est toujours en activité, même s'il ne reste plus qu'Amaury Cambuzat du line-up originel. Après quelques disques moyennement convaincants, leur petit dernier Tohu Bohu (sorti sur le label de Cambuzat "Acid Cobra Records") vaut largement le détour, lui aussi.
Ulan Bator - Santa Lucia (Ego:Echo, 2000) :
Ulan Bator - Pekisch Organ (Végétale, 1997) :
Pour écouter un autre extrait de l'album Végétale : aller ici
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