Suite du petit reportage photo sur le quartier de la Confluence, à Lyon, dans lequel je me suis lancé sur ce blog, après la 1ère partie, jeudi dernier, sur le type d'architecture mis en place dans ce nouveau quartier de luxe. Les photos d'aujourd'hui (prises, pour info, le même jour que celles de la série précédente) proposent une sorte de contre-champs sur les anciens bâtiments et la "zone" qui est, peu à peu, détruite et remplacée par ces "luxueux" cubes de verre et de métal qui constituent le nouveau paysage de ce quartier. Le chantier est loin d'être fini, en effet. Toute la partie à proximité du confluent du Rhône et de la Saône reste encore à construire (à supposer que le projet extravagant du "musée de la confluence" finisse par voir le jour, les architectes de ce projet ayant oublié que toute cette partie de la presqu'île est artificielle et n'a aucun sol dur). On y croise encore quelques habitations de fortune, comme ce vieux bus "désossé" dans lequel la personne qui vit là m'a expliqué être installée depuis 15 ans. Côté Rhône, les immenses entrepôts de l'ancien marché gare existent toujours (même si leur accès est surveillé par des vigiles en voiture, comme j'en ai vite fait le constat). Si les camionnettes du cour Charlemagne ont disparu, on croise encore, le long du périph', des groupes de prostituées (des pays de l'est, apparemment...). Enfin, le secteur aux alentours des anciennes prisons St-Paul et St-Joseph (aujourd'hui en cours de réaménagement - pour y installer l'université catho à la place ?) a gardé son côté "populaire".
Mais revenons à la zone ! Il ne manquera sans doute pas de personnes pour préférer les nouveaux immeubles de ce quartier à cette ancienne friche industrielle (d'anciens docks). On dira qu'on ne pouvait laisser à l'abandon toute cette partie de la ville. Pourtant, quel terrain formidable de jeu c'était ! Je dois être un peu fou (mais je sais que je ne suis pas le seul...) mais je trouve un attrait "poétique" très fort à ce genre de lieux. Je garde le souvenir ému de longues déambulations dans ce type d'espace vide perdu où l’absence crée le pressentiment irrationnel d’une apparition prochaine. En plus de trouver un certain charme à tous ces bâtiments abandonnés (et, autrefois, recouverts de magnifiques graffs), c’est ce que les gens sensés n’aiment généralement pas qui m’attirait ici : tout est possible, on est à découvert, en terre interdite, on viole des territoires déserts tandis qu’une forme de menace improbable plane tout autour de nous. Bref, cette seconde série de photos, en plus de documenter l'évolution de ce nouveau quartier a, pour moi, quelque chose de nostalgique...
Troisième série de photos sur la Confluence, jeudi prochain, tentant de cerner de façon critique l'esprit et les enjeux de ce nouveau quartier (en faisant attention à ces petits détails qui en disent souvent long sur l'esprit d'un lieu...). En attendant, retour en photo, ci-dessous, sur un quartier en chantier où un espace en remplace un autre :
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