Voilà donc le dernier film de Gustave Kervern et Benoît Delépine... Comme j'avais beaucoup aimé leur précédent, Louise Michel, je suis allé voir ce nouvel opus sans trop savoir de quoi il retournait. J’ai donc eu la surprise de découvrir Gérard Depardieu en jeune retraité désoeuvré, bientôt embarqué sur les routes au volant d’une vieille moto pour récupérer un certain nombre d’attestations nécessaires pour pouvoir toucher sa retraite à taux plein. C’est la touch Kervern/Delépine (comme dans Louise Michel) : ancrer des films à l’humour noir et aux situations souvent absurdes dans un cadre social très concret et d’actualité. Ce n’est pas le plus intéressant ici, cependant.
Pour être franc, le début du film me semble râté. Les scènes sont tellement censées être drôles et cocasses qu’elles ne le sont pas. Tout est un peu trop téléphoné et j’ai commencé à sérieusement regretter Louise Michel. Le film décolle à partir de la demi-heure. Petit à petit, il séduit par son atmosphère foutraque. La dolce vita à laquelle s’abandonnent ses personnages, leur simplicité qui confine parfois à la stupidité finit par les rendre extrêmement attachants et, pour tout dire, émouvants. Bien sûr, le scénario a ses faiblesses (je ne vois franchement pas l’intérêt de l’épisode répétitif avec Adjani) mais, au final, j’en suis ressorti avec le cœur gros comme ça. A recommander, donc, mais pas à n’importe qui. Un film pour les oiseaux à une seule patte, les éclopés en guenilles, les simples d’esprit (ou ceux qui savent le devenir), un film pour les enfants émerveillés, les irréductibles naïfs, pour ceux qui ne savent pas où est leur place et pour ceux qui veulent la fuir ! Ceux-là trouveront émouvant, comme moi, de voir une piscine flotter sur la mer, Gérard Depardieu se palucher avec son cousin (si si...) ou simplement regarder les nuages… A bon entendeur, salut !
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